La Géodetection

Une définition simple pour un métier complexe

La détection géoréférencée des réseaux (ou géodétection) est l’action permettant de fixer dans le système national de référence de coordonnées les points caractéristiques d’un réseau préalablement détecter. Elle nécessite la mise en œuvre combinée des techniques de détection et de géoréférencement.

Les relevés topographiques (coordonnées géoréférencées) des réseaux enterrés, consécutifs à la détection, sont réalisés selon les indications portées sur le sol (traces de détection qui caractérisent la matérialisation au sol du repérage et de l’identification des réseaux par la détection).

La qualité et la précision du tracé au sol réalisé par le prestataire de détection, d’une part, la rigueur appliquée au relevé de ce tracé, d’autre part, permettent de minimiser les facteurs de risques d’imprécision et de produire une cartographie précise des réseaux

La détection et le géoréférencement permettent une localisation précise des réseaux enterrés sans utilisation de techniques intrusives (sondages physiques) pouvant être destructives.

Des réseaux enterrés nombreux, mal répertoriés, mal cartographiés

A partir de la fin de la seconde guerre mondiale, le déploiement des réseaux enterrés (électricité, eau, assainissement, gaz, télécommunications, …) s’est fortement développé partout sur le territoire national. Il y a aujourd’hui plus de 4 millions de réseaux divers, dont plus des 2/3 sont enterrés ou subaquatiques.

Ces réseaux ont globalement été mal répertoriés, mal cartographiés. Ils se croisent, s’entrecroisent, se superposent, dans le sous-sol du domaine public comme dans celui du domaine privé. La densité de l’occupation du sous-sol est très forte, particulièrement dans les villes.

Pour certains réseaux, la mémoire a été perdue ou les plans n’ont jamais été faits. Quand des plans existent, ils sont souvent incomplets. Quand ils sont complets, il arrive fréquemment que la localisation des réseaux soit insuffisamment précise …

Longtemps, les chantiers de travaux publics ont ainsi été réalisés à « l’aveugle », sans cartographie précise des réseaux enterrés présents dans leurs périmètres, entrainant des risques pour la sécurité des hommes, des surcoûts pour l’exécution, un allongement des délais, …

Après plusieurs accidents graves en 2007 et 2008 (explosion après arrachement accidentel d’un réseau de gaz), les pouvoirs publics ont dénombré 100 000 endommagements de réseaux en 2011, soit près de 450 par jour travaillé.

Une réglementation anti-endommagement entrée en vigueur le 1er juillet 2012

Cette réglementation a pour objectif de réduire le nombre des dommages aux réseaux enterrés et aériens et les risques encourus par les personnels et les riverains.

Il s’agit d’une réforme de grande ampleur avec une mise en œuvre progressive sur 20 ans (2012-2032). Parmi les 4 priorités, l’amélioration de la cartographie des réseaux en privilégiant le recours à des techniques non intrusives, non destructives.

Une reconnaissance et un nouvel élan pour les métiers et acteurs de la détection de réseaux !

Une poignée de pionniers a imaginé, inventé, développé des méthodologies fiables de repérage et de diagnostic des réseaux, au début des années 1990, en allant chercher des matériels et des méthodes dans divers domaines (géophysique, ingénierie électrique, gaz, etc).

Ils ont ainsi contribué au développement d’une offre de services spécifique, destinée prioritairement aux métiers de la construction et des travaux publics, permettant de localiser avec précision les réseaux enterrés en s’appuyant des techniques non destructives.

Les premiers demandeurs de ces prestations sont venus du domaine privé, particulièrement les industriels. La densité d’occupation du sous-sol de leurs sites par les réseaux est souvent forte … et la connaissance de leur localisation était alors insuffisante. La maîtrise de cette information est un impératif pour l’activité (sécurité, production, qualité, rapidité d’intervention, etc) que les acteurs de la détection leur permettent de satisfaire.

Depuis le 1er juillet 2012, les acteurs concernés par la réglementation anti-endommagement des réseaux (réglementation DT-DICT) concentre une grande partie de la demande en détection de réseaux sans fouilles :

  • Maîtres d’ouvrage, surtout les collectivités territoriales
  • Maîtres d’œuvre agissant pour le compte des maîtres d’ouvrage
  • Entreprises d’exécution de travaux (travaux publics, voiries et réseaux divers)
  • Exploitants de réseaux, surtout ceux qui exploitent des réseaux sensibles pour la sécurité

Un métier nouveau, un métier d’avenir

La détection est un nouveau métier, qui a connu une croissance importante ces dernières années, avec la création et le développement de nombreuses entreprises spécialisées, partout sur le territoire national.

C’est aussi un métier d’avenir car il reste encore tant à faire pour disposer d’une cartographie précise de tous les réseaux, partout en France.